30/09/2012

Une gourmandise, Murielle Barbery

Une gourmandise
de Muriel Barbery
Editions Folio, juin 2010
Prix du Meilleur Livre de littérature gourmande en 2000

Il se sait le plus grand critique gastronomique du monde, celui qui a fait et défait les réputations culinaires les plus importantes. Son ami médecin lui annonce que son cœur va le lâcher avant quarante-huit heures. Plus rien ne lui importe, que de retrouver la saveur oubliée « qui lui trotte dans le cœur » depuis l'enfance ou l'adolescence, la « vérité première et ultime » de sa vie. Il cherche, cherche dans sa faiblesse et dans une course contre la montre, et toujours cette clé de sa vie lui échappe. La révélation finale risque de bouleverser bien des convictions.

Le premier roman de Muriel Barbery, traduit en 12 langues, est un véritable bouquet de sensations et je ne résiste pas à l'envie de vous en faire découvrir un extrait (p. 56 § Le Potager) :

"Dans ce rêve de fleurs et de légumes, j'écrasais sous mes pieds brunis l'herbe sèche et touffue du jardin et je m'enivrais des parfums. Et d'abord de celui des feuilles de géranium que, couché à plat ventre parmi les tomates et les petits pois, je froissais entre mes doigts en me pâmant de plaisir : une feuille à la légère acidité, suffisamment pointue dans son insolence vinaigrée mais pas assez pour ne pas évoquer, en même temps, le citron confit à l'amertume délicate, avec un soupçon de l'odeur aigre des feuilles de tomate, dont elles conservent à la fois l'impudence et le fruité ; c'est cela qu'exhalent les feuilles de géranium, c'est cela dont je me saoulais, le ventre contre la terre du potager et la tête dans les fleurs où je fourrais mon nez avec la concupiscence des affamés. Ô magnifiques souvenirs d'un temps où j'étais le souverain d'un royaume sans artifices"


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